(La generation de 1927)
Dans les années 1920, le vent régénérateur de l'esthétique avant-gardisme souffla avec force à travers l'Europe de l'Ouest. D'incroyables personnalités espagnoles tels que Pablo Picasso, Salvador Dali, et Luis Bunuel, figurent au mouvement. Le travail du dernier était intimement lié à ses racines espagnoles et à un tempérament excessif et baroque, rempli de contrastes paraissant caractériser l'art Espagnol. C'est Picasso, qui, avec le Cubisme, écrivit les premières pages de la peinture du 20è siècle. Les admirateurs de ce peintre de Malaga peuvent apprécier son « Guernica », tableau dépeignant l' horreur du bombardement Nazi de cette ville durant la Guerre Civile, au Musée d'Art Reina Sofia de Madrid. A Barcelone, les amoureux d'art peuvent visiter la rue Avino, berceau symbolisme du Cubisme, concrétisé dans « Las señoritas de Avignon ». il y a aussi le splendide Musée Picasso au centre du quartier Gothique, qui abrite certaines de ses oeuvres de jeunesse, ainsi que beaucoup de gravures et les séries de toiles inspirées par « Las Meninas » de Velasquez.
Madrid est le lieu de naissance du Cubiste Juan Gris, qui parvint à réduire les objets qu'il peignait à leurs masses chromatiques et leurs propriétés géométriques élémentaires. La Catalogne peut revendiquer la paternité de Juàn Mirò, le maître du Surréalisme, qui fut profondément poétique et original, avec sa vision infantile révélant une vision plus sage. Une large partie de ses oeuvres est exposée à la Fondation Mirò de Barcelone, dont les superbes édifices furent dessinés par l'architecte Josep Luis Sert.
Salvador Dali est aussi associé au Surréalisme. Artiste exceptionnel aimant provoquer la sensibilité bourgeoise avec des gestes choquants et calculés. Dali vécu avec Luis Bunuel et Federico Garcia Lorca dans les années 1920 à la Résidence Estudiantine (Residencia de Estudiantes) de Madrid. Cette institution très importante pour son ambiance intellectuelle et la grande fertilité artistique de ses locataires, reste encore aujourd'hui un centre culturel prospère et le site du Consejo Superior de Investigaciònes Cientificas. C'est ici que le groupe de poètes connu sous le nom de la Génération de 27 vit le jour.
Pour la première fois depuis le début du 17è siècle, un groupe prééminent de talents lyriques coïncida en Espagne : Jorge Guillen, Pedro Salinas, Federico Garcia Lorca, Rafael Alberti, le lauréat du Prix Nobel Vicente Aleixandre, Luis Cernuda, Damaso Alonso, Gerardo Diego,... Culturellement parlant, la Génération de 27 représenta un moment unique où les impressions prédominantes étaient celles d'une attitude insouciante de l'avant garde, d'une illusion de l'art moderne et de l'optimisme du Vieux Continent entre les guerres. En Espagne, l'ambiance se développa éphémèrement dans l'atmosphère grisante provoquée par la proclamation de la Seconde République. Les jeunes artistes étaient transportés par le monde du cinéma, les « Lumières de la ville », la rupture avec la bourgeoisie, l'art du réalisme et l'illusion d'une révolution politique et esthétique.
Plusieurs années plus tard, tous souffrirent les déchirements de la Guerre Civile. Federico Garcia Lorca, assassiné par les Nationalistes, symbolisa de par sa mort, celle de l'ensemble d'une génération créative. Rafael Alberti, Luis Cernuda, Pedro Salinas, Jorge Guillen, Rosa Chacel et Maria Zambrano furent forcés de s'exiler. Leur poésie, qui avait apportée au lyrisme espagnol la perfection idéale en « poésie pure », devint plus temporelle, plus réfléchie.